Un évènement déclencheur
Selon le Docteur Guilhem Pérémarty, la perturbation des mécanismes du sommeil pourrait être à l’origine du dérèglement du système de la douleur. Selon cette théorie, la fibromyalgie apparaîtrait après une longue période de fatigue, à un stade où le sujet ne parvient plus à compenser cette fatigue par sa seule volonté.
Pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme, le cerveau traite, de façon automatique et silencieuse, des informations qu’il reçoit en permanence de la périphérie. Ce système automatique fonctionne silencieusement dès lors qu’il peut se passer de faire appel à la partie consciente du cerveau. Dans le cas contraire, "un signal s’allume sur le tableau de bord" sous la forme d’un trouble fonctionnel, d’une gène ou d’une douleur qui semble vouloir signaler une maladie, une blessure ou un danger quelconque. Mais, il est des cas, comme pour la fibromyalgie, où le corps signale une telle douleur par simple erreur de réglage.
Selon cette hypothèse, le fonctionnement automatique du corps est très sensible à une baisse de la qualité du sommeil. Ce sommeil inefficace, vécu comme "non reposant" est appelé hyposommeil. Le syndrome d’hyposommeil regroupe un ensemble de troubles fonctionnels inexpliqués qui apparaissent, dans un contexte de fatigue, comme par exemple les troubles neurologiques (migraines, acouphènes), digestifs (coliques, gastrites) rhumatologiques (torticolis, tendinites) ou circulatoires (sueurs, chutes de tension)… Ces troubles fonctionnels, qui ont valeur de signaux d’alarme, se manifestent à un stade très précoce de la fatigue, et ce, bien avant l’apparition des troubles du sommeil proprement dits comme l’insomnie ou la somnolence.
A ce stade, le sujet arrive à dormir mais n’arrive plus à rester en forme et se sent fatigué dés le réveil. Il ne sait pas encore que son sommeil dysfonctionne. Il se contente d’essayer de dormir davantage pour reprendre des forces et développe des mécanismes de compensation pour "tenir bon".
Survient alors un événement traumatisant, incapable à lui seul de déclencher la maladie. Le système monte en sur-pression. Les symptômes deviennent plus prégnants et suscitent encore plus d’inquiétude. Mais les bilans sont tous rassurants... et l’on s’accorde à penser que tel ou tel organe est fragile et qu’il va falloir s’accommoder de ces crises récurrentes sans consulter davantage. Les crises se succédant, le système fini par disjoncter ; la résistance s’effondre ; le handicap est majeur et la fibromyalgie s’installe.
L’intensité de l’événement déclencheur, comme l’importance du traumatisme créé n’est donc pas suffisant pour déclencher la maladie. Tout dépend de la qualité préalable du sommeil. Cette hypothèse permet de comprendre pourquoi certains événements, en apparence anodins, semblent être à l’origine d’une maladie aussi handicapante que la fibromyalgie.
En général le sujet observe que les douleurs diffuses et le handicap ont débuté dans les suites d’un épisode marquant (on a évoqué le rôle déclenchant d’un traumatisme infectieux, chirurgical ou même psychologique). Pourtant, malgré cette décompensation sur un mode brutal qui marque (selon le malade) le début de la Fibromyalgie, il existe, en général, bien avant ce stade, de nombreux antécédents de troubles fonctionnels multiples et variés. L’interrogatoire met en évidence la notion de consultations et bilans répétés pour des symptômes souvent mal compris et ce, parfois dès l’enfance.
Selon le Docteur Guilhem Pérémarty la crise de spasmophilie (ou tétanie), particulièrement brutale qui suscite une telle peur chez le malade qu’elle porte le nom « d’attaque de panique » dans les classifications internationales, est une forme de décompensation aiguë de ces mécanismes, alors que la fibromyalgie ou le syndrome de fatigue chronique en sont des forme chroniques (qui évolue, qui dure longtemps par opposition à aiguë).
Article collecté le 20 mai 2010 sur le site :
http://ecoutefibro.over-blog.com/article-7324549.html