Pharmacien, métier en pleine expansion...
Alors que l’UFC-Que choisir, en début de semaine, avait dénoncé dans une enquête certains travers de la profession tels que le manquement au devoir de conseil, la non-vérification de certains interactions médicamenteuses dommageables pour le patient, et l’application de prix excessifs sur les médicaments OTC (Over-the-counter), l’annonce de l’accord entre syndicats des pharmaciens et l’assurance-maladie, qui va entraîner de facto une refonte du métier, vient tout remettre à plat.
Partie de la volonté des officinaux de changer leur image et de voir évoluer leur métier, l’accord signé devrait, dans les mois à venir, permettre d'augmenter le nombre de leurs missions. En effet, pour rémunérer les pharmaciens, l’Assurance-maladie tiendra compte dorénavant du nombre d'ordonnances exécutées, mais aussi de l’obtention d’objectifs concernant la prévention des risques médicamenteux, ainsi que du suivi de certains patients.
Une fois la convention définitivement entérinée, les officinaux recevront à partir de janvier 2013 un forfait annuel de 40 euros par patient pour surveiller les traitements à base d'anticoagulants : ils seront les garants de leur bonne observance.
Dès juillet 2013, le même processus devrait être appliqué pour les patients asthmatiques.
Par ailleurs, l'Assurance-maladie s’est engagée à verser une prime annuelle dont le montant pourrait s'élever à 3 000 euros par officine respectant des objectifs de santé publique ou d'efficience économique, définis par avance. Les pharmaciens toucheront aussi des "honoraires de dispensation" d'ici à 5 ans, pour les conseils qu’ils donneront lors de la délivrance des médicaments (posologie, conservation, interactions…).
Dans 5 ans, l’ensemble de ces mesures devrait représenter un quart des revenus des officines, le reste étant dû en grande partie par la marge réalisée par boîte de médicament vendue. D’après les estimations des spécialistes de l’économie de la santé, l’accord devrait coûter à l’assurance-maladie environ 140 millions d’euros, qui devraient en partie être
compensés par les économies réalisées grâce à cette nouvelle approche du métier de pharmacien (risque de surdosage évité, mauvaise prise de médicaments, meilleure observance , etc).
Ce nouveau mode de rémunération arrive à point nommé pour les officinaux. D’après la société d'études IMS Health France, le marché du médicament est en léger retrait (2 % cette année) par rapport aux années précédentes. C’est une première.
Article écrit le 2012-03-30 par Olivier Frégaville-Arcas - Information hospitalière
Source: AFP - AmeliAccéder à la source
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http://www.informationhospitaliere.com/actualite-20554-pharmacien-metier-en-pleine-mutation.html
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