Playdoyer 2008 Présentation EMEA
Le Syndrome de fibromyalgie (FMS) défini en 1990 selon les critères de classification de l’American
College of Rheumatology (ACR) (1) manque de reconnaissance auprès des médecins, des étudiants en
médecine et de la population générale (2).
Pour autant, le FMS concerne près de 2 à 4 % de la population des pays européens (3,4) et bénéficie
d’unedouble reconnaissance de la part de l’OMS : en 1992 puis plus récemment en 2007 sous le
terme anglo-saxon sans équivoque de « Fibromyalgia » dans la révision de la Classification
internationale des maladies (CIM-10) (5).
Au dernier congrès européen EULAR de juin 2008, Mr le Professeur Marcel Francis Kahn, en son temps
président de la SFR (société française de rhumatologie) et qui a fait connaître en France ce syndrome
dans les années 80 (6), a expliqué le long cheminement de la reconnaissance de ce syndrome*.
* un syndrome est une entité sans cause connue à ce jour.
Initialement d’allure psychosomatique, la fibromyalgie bénéficie, aux vues des découvertes d’imagerie
(IRMf et TEP) (7) et de neurobiologie de ces 10 dernières années (7), d’une définition de cette entité en
terme de pathologie de dysfonctionnement des voies de la douleur nociceptives et neuropathiques mais
aussi psychogéniques liées à son retentissement psychologique et humain (8).
L’EULAR a non seulement reconnu la réalité de la douleur de ces patients («Pain is reality») mais a publié
en juin 2006 ses recommandations pour le management du FMS (9), ajustables selon les données
évolutives de la science.
Enfin, l’Europe médicale s’intéresse au cas complexe des enfants fibromyalgiques avec une grande étude
en cours, sujet délicat voire controversé qui a fait l’objet d’une importante mise à jour récente (10).
Ainsi, l’Europe médicale fait son devoir.
Cependant, il faut des années en général pour que les médecins spécialistes puis généralistes
s’approprient les connaissances consensuelles énoncées dans les plus grands congrès internationaux et
nationaux…
Dans la «vraie vie», «L’impatience des patients» est à la hauteur de cette méconnaissance et a atteint
son acmé, alors même qu’il est admis que la détérioration de la qualité de vie des patients
fibromyalgiques est au moins perçue par ceux-ci équivalente à celle des polyarthritiques (11).
Cette pathologie «invisible» (douleurs partout, points douloureux spécifiques, imagerie et biologie
normales) à dominante féminine pâtit d’un déficit inacceptable de « prestige » auprès du corps
médical (12).
Source :
*Rhumatologues, experts en fibromyalgie,
² Expert Visiteur Haute Autorité de Santé, HAS
France, le 26-10-2008.
Edité le 24 mai 2012 par Evy.